Free Nûdem

le 10 décembre 2022 Clamecy s'engage

Titre de Citoyenne d'honneur

Dans le cadre de la journée internationale des droits de l’Homme la Ville de Clamecy a décerné le titre de citoyenne d’honneur à Nûdem Durak.

Vous pouvez suivre et participer à la campagne « Free Nûdem Durak », sur Facebook, Twitter, Instagram, et YouTube.

Symbole de la liberté et de la culture des Kurdes

Mais qui est Nûdem Durak ?

Née en 1988  Nûdem Durak vient d’une famille musicienne dengbêj (barde traditionnel kurde). Elle a commencé à chanter sur scène avec son père. Issue d’une famille modeste, elle obtient sa première guitare en vendant l’alliance de sa mère. Elle fonde le groupe de musique Koma Sorxwin et donne des cours de musique traditionnelle kurde au centre culturel Mem û Zîn, à Cizre,  Avec son groupe, elle produit plusieurs clips et se produit régulièrement sur scène dans le sud-est de la Turquie.

Emprisonnée pour avoir chanté

La Naissance d’un mouvement international

Du fait de son engagement artistique dans sa langue maternelle, Nûdem Durak est placée en garde à vue et arrêtée à de nombreuses reprises. Dans la prison de Mardin, elle est détenue dans le même quartier que la journaliste et artiste kurde Zehra Doğan, avec qui elle élabore un journal de détention.

Elle est libérée sous contrôle judiciaire tandis que ses procès se poursuivent, avant d’être incarcérée en 2015, condamnée à 10 et 9 ans de prison, soit 19 ans au total, pour « appartenance à une organisation terroriste ».

Elle est détenue dans la prison de Bayburt, dans le Nord-Est de la Turquie. Elle souffre d’une affection à la thyroïde, finalement prise en charge médicalement.

Peu de temps avant son arrestation, elle fait l’objet d’un reportage diffusé par la chaîne Al Jazeera : « Meet the Kurdish woman imprisoned for singing in Turkey ». Le centre culturel dans lequel elle travaillait, fréquenté par des milliers de jeunes, est quant à lui fermé par l’État turc en 2016.

En Allemagne, en août 2016, une campagne de soutien intitulée Song for Nudem est lancée. Elle invite les chanteurs à manifester leur solidarité. Le 25 mars 2019, l’écrivain français Joseph Andras attire l’attention de l’opinion publique francophone sur Nûdem Durak avec un article publié dans le quotidien L’Humanité.
Il publiera quelques mois plus tard, dans la revue en ligne Lundi matin, un second article après avoir correspondu avec la prisonnière ainsi que sa famille. Le texte sera traduit en plusieurs langues par le webzine franco-turc « Kedistan ».

De là, la campagne Free Nûdem Durak est lancée début avril 2020. Elle appelle à sa libération ainsi qu’à celle de tous les prisonniers d’opinion. La cinéaste Carmen Castillo, ancienne prisonnière politique et opposante au gouvernement de Pinochet (libérée, en 1974, par une mobilisation française), devient marraine du mouvement. La campagne Free Nûdem Durak prend rapidement une ampleur internationale.

« Nûdem Durak n’avait pas d’armes, sinon une guitare. Elle chantait dans sa langue maternelle, longtemps interdite par les gouvernements turcs successifs ».
Carmen Castillo – Le  Monde