Du fait de son engagement artistique dans sa langue maternelle, Nûdem Durak est placée en garde à vue et arrêtée à de nombreuses reprises. Dans la prison de Mardin, elle est détenue dans le même quartier que la journaliste et artiste kurde Zehra Doğan, avec qui elle élabore un journal de détention.
Elle est libérée sous contrôle judiciaire tandis que ses procès se poursuivent, avant d’être incarcérée en 2015, condamnée à 10 et 9 ans de prison, soit 19 ans au total, pour « appartenance à une organisation terroriste ».
Elle est détenue dans la prison de Bayburt, dans le Nord-Est de la Turquie. Elle souffre d’une affection à la thyroïde, finalement prise en charge médicalement.
Peu de temps avant son arrestation, elle fait l’objet d’un reportage diffusé par la chaîne Al Jazeera : « Meet the Kurdish woman imprisoned for singing in Turkey ». Le centre culturel dans lequel elle travaillait, fréquenté par des milliers de jeunes, est quant à lui fermé par l’État turc en 2016.
En Allemagne, en août 2016, une campagne de soutien intitulée Song for Nudem est lancée. Elle invite les chanteurs à manifester leur solidarité. Le 25 mars 2019, l’écrivain français Joseph Andras attire l’attention de l’opinion publique francophone sur Nûdem Durak avec un article publié dans le quotidien L’Humanité.
Il publiera quelques mois plus tard, dans la revue en ligne Lundi matin, un second article après avoir correspondu avec la prisonnière ainsi que sa famille. Le texte sera traduit en plusieurs langues par le webzine franco-turc « Kedistan ».
De là, la campagne Free Nûdem Durak est lancée début avril 2020. Elle appelle à sa libération ainsi qu’à celle de tous les prisonniers d’opinion. La cinéaste Carmen Castillo, ancienne prisonnière politique et opposante au gouvernement de Pinochet (libérée, en 1974, par une mobilisation française), devient marraine du mouvement. La campagne Free Nûdem Durak prend rapidement une ampleur internationale.